La Fontaine de Bouzic, source et rivière, perle de la vallée du Céou

Etat des lieux et projet pour un meilleur contrôle et une meilleure mise en valeur
dimanche 9 mai 2021
par  Jean-Paul Liégeois
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Par Jean-Paul Liégeois, géologue
Conseiller municipal à Bouzic
Délégué au Syndicat des bassins versants du Céou et de la Germaine


1. La Fontaine de Bouzic, rivière karstique


La Fontaine de Bouzic est le nom d’une petite rivière de 500 mètres de long, affluent du Céou, remarquable à plusieurs points de vue. Sa source karstique est une exsurgence vauclusienne, nommée l’œil de la Fontaine (Fig. 1).

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Figure 1 L’œil de la Fontaine de Bouzic, crue février 2021, sortant des calcaires tithoniens du causse de Florimont


Une exsurgence est l’endroit où un flux d’eau souterrain émerge à la surface. Une résurgence fait partie des exsurgences mais est liée à une perte majeure d’une rivière. Ce n’est pas le cas de l’œil de la Fontaine.



La Fontaine de Bouzic est semblable à la Fontaine de Vaucluse pour trois caractéristiques : il s’agit d’une exsurgence, l’eau sort à la surface par un syphon vertical (de l’ordre de 6 m pour la Fontaine de Bouzic) et constitue la sortie principale d’une vaste partie du causse de Florimont.

L’œil de la Fontaine de Bouzic est lié au Trou du vent, vaste cavité karstique du causse de Florimont. Les galeries reconnues actuellement font 12 km, mais de nombreuses galeries sont encore à explorer et à caractériser. La partie inférieure du réseau du Trou du Vent est noyée et une rivière souterraine y est visible (Fig. 2). Le réseau du Trou du Vent n’a que deux entrées connues, le Trou du Vent lui-même, un aven de 15 mètres de profondeur, et l’œil de la Fontaine, entrée réservée aux spécialistes.

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Figure 2 La rivière souterraine dans le Trou du Vent


Le karst est une région calcaire où prédomine l’érosion chimique. En effet, le calcaire est une roche qui se dissout lentement dans l’eau. Les régions karstiques se caractérisent par la présence de grottes, voire de gouffres mais également par des dolines (petites dépressions fermées). Les régions calcaires sont fissurées en grand, ce qui permet à l’eau de former des rivières souterraines. Cette fissuration explique également les brusques variations du débit des sources karstiques, car l’eau peut transiter très rapidement dans les karsts.



La pérennité de la Fontaine de Bouzic fait qu’elle a depuis toujours constitué une source d’eau potable, les habitants des coteaux en été venant y prendre l’eau dont ils avaient besoin. Lors de la mise en place de l’adduction en eau potable, l’œil de la Fontaine a été utilisé comme source d’eau pour Bouzic et environs.

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Figure 3 L’œil de la Fontaine en été, à comparer avec la figure 1


Cependant avec l’avènement du tourisme, particulièrement important en été alors que la Fontaine est à l’étiage (Fig. 3), associé à des pollutions peu contrôlables à l’époque, il a été décidé en 1991 de réaliser un forage dans la vallée de la Fontaine pour récupérer l’eau en profondeur (Figure 4). Ce forage est descendu à 400 m de profondeur et a été entièrement carotté, ce qui en fait une source d’informations précieuses.

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Figure 4 L’installation de forage dans la vallée de la Fontaine en 1991 (photo René Arguel)


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Figure 5 Le log du forage dans la vallée de la Fontaine


Sur le log du forage (Fig. 5), on peut voir qu’après une dizaine de mètres d’alluvions, les calcaires tithoniens (Jurassique supérieur, -152.1 millions d’années (Ma) à 145 Ma ; Fig. 6) présents en surface font une bonne vingtaine de mètres d’épaisseur. Dessous se trouve le Kimméridgien (-157.3 Ma à –152.1 Ma) qui comprend beaucoup de marnes, un mélange de calcaire et d’argile, roches globalement imperméables.

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Figure 6 Le Jurassique moyen et supérieur (charte chronostratigraphique 2020)


Même s’il y a des niveaux plus calcaires, le Kimméridgien ne peut être considéré comme un aquifère, raison pour laquelle le forage a dû atteindre les calcaires de l’Oxfordien (-163.5 Ma à -157.3 Ma) pour avoir un bon débit d’eau. Actuellement, le forage de la vallée de la Fontaine, géré par le SIAEP (Syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable) du Périgord Noir, fournit 300.000 m³ d’eau par an pour l’eau potable. L’œil de la Fontaine reste néanmoins en réserve en cas de problème au forage. Ces trois dernières années, par deux fois, l’œil de la Fontaine a été utilisé quelques jours de suite pour remplacement ou entretien de la pompe du forage, sans que la population ne s’en aperçoive. Ceci explique pourquoi l’ancien petit grillage (Fig. 3) a été remplacé par un grillage plus imposant (Fig. 7) afin de protéger la source d’eau (périmètre de protection). On peut néanmoins se poser la question de son utilité réelle. Par contre, ce grillage est très efficace dans la destruction esthétique du site.

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Le grillage "de protection" autour de l’œil de Fontaine


2. Le cours de la Fontaine


Le cours de la Fontaine fait 500 mètres. Il est court mais il est remarquable (Fig. 8).

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Figure 8 Le cours de la Fontaine de Bouzic (document Google Earth, annoté)


Après l’exsurgence, la Fontaine cours dans une vallée à fond plat mais relativement étroite au sein des calcaires tithoniens (extrême fin du Jurassique ; Fig. 6) où elle passe à côté du lavoir (Fig. 9) puis du forage (Fig. 8).

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Figure 9 La Fontaine passe à côté du lavoir qui est alimenté par une petite dérivation


Ensuite, après un angle droit, elle poursuit sa course dans une vallée plus large s’intégrant dans celle du Céou, en contournant un pré de peupliers, passant à côté des halles puis en empruntant le bief du moulin de Bouzic avant de passer sous une route et de se jeter dans le Céou. Cette confluence se fait avec un dénivelé de l’ordre de 2 mètres, formant une petite cascade, à côté dudit moulin (Fig. 10). Ce moulin, qui était une scierie après avoir été un moulin à grains début XXème siècle, est actuellement une maison d’habitation.

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Figure 10 La cascade de la Fontaine se précipitant dans le Céou, à côté de l’ancien moulin


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Figure 11 Le début de la dérivation dans le bourg
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Figure 12 La dérivation en fossé juste avant de plonger en sous-sol jusqu’au Céou

Juste avant la route, des vannes du moulin permettent de réguler partiellement le niveau d’eau dans le bief et ainsi d’envoyer de l’eau dans le bourg via une dérivation, au travers d’un petit passage en pierre (Fig. 11) passant dans le milieu du bourg d’abord dans un petit fossé, ensuite dans une conduite en sous-sol (Fig. 12 ; Fig. 8). Cette dérivation a dû être bien utile, comme elle l’est encore aujourd’hui, aux habitants du bourg pour l’irrigation de leur jardin etc.
D’autres dérivations existaient par le passé. Si elles ne sont plus utilisées, on en trouve les marques physiques ainsi que le souvenir de leur utilisation pour irriguer champs et vergers il y a quelques décennies. C’est le cas au tournant à angle droit (Fig. 13) ou encore au milieu du bief (Fig. 14).

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Figure 13 Dans l’angle droit pris par la Fontaine, une grosse pierre taillée marque un passage d’irrigation. L’eau passe par-dessus lors des crues comme sur cette photo
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Figure 14 L’encoche au milieu du bief, trace d’une ancienne dérivation de hautes eaux


Plus fondamentalement, le cours de la Fontaine s’avère entièrement artificiel. Il est en effet, dès le début entouré de talus lui imposant son cours. Sauf lors de ses crues où elle s’en échappe (Fig. 15).

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Figure 15 Lors de ses crues, la Fontaine envahit sa plaine alluviale naturelle


A cette occasion, on peut se rendre compte que la Fontaine envahit sa plaine alluviale naturelle (Fig. 15) et que le talus n’est qu’un artefact de régulation. On peut donc raisonnablement penser qu’à l’origine toute cette zone entre l’exsurgence et la confluence avec le Céou était une zone humide rythmée par des inondations régulières qui devait être riche du point de vue naturel mais peu accueillante pour l’être humain.
Ce qui pourrait être à l’origine du nom de Bouzic, qui provient de bosiga ou boiga en occitan, noms qui désignent une friche (Nollet, 2010). Vu le caractère pérenne de l’exsurgence, les hommes ont dû un jour transformer cette faiblesse en force en canalisant la Fontaine, dégageant une plaine fertile et concentrant l’eau en période de sécheresse, ainsi aisément utilisable.
Cette canalisation est très ancienne, bien au-delà de la mémoire des plus anciens et de ce que leurs parents et grands-parents leur racontaient. Ceci est confirmé par la carte d’Etat-Major 1820-1866 (Fig. 16) qui indique un cours comparable à l’actuel.

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Figure 16 Carte d’Etat Major (1820-1866) (Extrait d’un document Géoportail)


La carte de Cassini du XVIIème siècle 5 (Fig. 17), quant à elle, n’indique pas de cours ce qui ne permet pas d’interprétation sûre.

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Figure 17 Carte de Cassini (XVIIe siècle) (Extrait d’un document Géoportail)


Le cadastre napoléonien est quant à lui très précis (Fig. 18), on peut y voir que le cours de la Fontaine au début XIXème siècle (le cadastre napoléonien n’a pas été rénové avant 1930) correspond parfaitement au cours actuel et que la dérivation y est très bien représentée. A l’exception toutefois de la confluence du bief avec le Céou à côté du pont.

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Figure 18 Sur le cadastre napoléonien (extrait archives départementales, annoté), le cours de la Fontaine, artificiel, correspond parfaitement à l’actuel à l’exception de la confluence du bief avec le Céou qui était juste en aval du pont avec la confluence de la dérivation juste en amont du pont (dans ellipse)


Au début de son cours, la Fontaine coule au sein d’un enrochement puissant jusqu’au lavoir (Fig. 19).

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Figure 19 L’enrochement encadrant la Fontaine au début de son cours


En cas de crue, à une dizaine de mètres à l’ouest de cet enrochement, les bois sont inondés, ce qui indique des sorties d’eau diffuses en provenance des coteaux occidentaux (Fig. 20).

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Figure 20 Bois inondés juste à l’ouest de l’enrochement


A la fin de son cours, c’est le bief du moulin qui l’encadre (Fig. 21). Ce bief ne déborde pas en cas de crue mais il est bien rempli et ne pourrait pas accepter beaucoup plus d’eau. A ce moment, les vannes elles-mêmes sont submergées (Fig. 22).

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Figure 21 Le bief de la Fontaine est bien rempli lors des crues
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Figure 22 Les vannes sont submergées lors des crues


Comme il a été dit plus haut, la rivière de la Fontaine est pérenne. L’œil de la Fontaine a toujours produit de l’eau. Cependant, lors de l’été 1976, les prélèvements pour l’eau potable en cet été très chaud et sec et avec un grand nombre d’estivants ont été très élevés. S’il y a eu assez d’eau pour alimenter les maisons, il n’en est pas resté pour la rivière elle-même et le cours de la Fontaine a été virtuellement à sec (Fig. 23). La conséquence fut la disparition des écrevisses de la Fontaine qui étaient pourtant fort renommées.

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Figure 23 Le cours de la Fontaine de Bouzic à sec lors de l’été 1976 (Photo Odile Lescure


Les crues de la Fontaine et les inondations qui en découlent. La taille du Trou du Vent, qui draine tout le causse de Florimont, le peu de sorties, la fissuration en grand, font qu’en cas de gros orage, la Fontaine peut être impressionnante et inonder la Halle de Bouzic (Fig. 24) voire une partie du bourg (Fig. 25) et les caves de certaines maisons.

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Figure 24 Les halles de Bouzic (Espace Jean-Pierre Valéry) inondées lors des crues de la Fontaine


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Figure 25 Inondation dans le bourg de Bouzic en 2020 (Photo Thierry Félix)


Le Parcours de la Goutte d’Eau


Le Parcours de la Goutte d’Eau, initiative de la Communauté de Communes Domme-Villefranche du Périgord, consiste en une signalétique spécifique à la faune, flore et patrimoine de la vallée du Céou de Castelnaud à Gaumier à destination du grand public. A Bouzic, cela consiste en deux panneaux et une passerelle. Le premier panneau est proche de la halle et décrit la vallée du Céou à Bouzic (Fig. 26).

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Figure 26 Le premier panneau de la Goutte d’Eau, à proximité de la halle


Le second est situé en face de l’exsurgence en situation dominante (Fig. 27) et présente une description approximative du karst et de la vallée de la Fontaine (Fig. 28).

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Figure 27 Le deuxième panneau de la Goutte d’Eau, en contre-haut de l’exsurgence


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Figure 28 Le deuxième panneau de la Goutte d’Eau décrit karst et vallée du Céou à Bouzic


Il est possible d’aller à pied d’un panneau à l’autre (400 m) en longeant la Fontaine rive droite d’abord puis rive gauche ensuite en passant sur une passerelle juste avant le lavoir (Fig. 29).

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Figure 29 Passerelle sur la Fontaine sur le parcours de la Goutte d’Eau


Actuellement, ce cheminement est très peu emprunté par manque de signalétique. Le parcours de la Goutte d’Eau manque d’une communication adaptée que ce soit globalement (voir le site de la ComCom : http://domme-villefranche-du-perigord.fr/developpement-economique/loisirs-nature/) ou localement comme ici à Bouzic.

Projet pour un meilleur contrôle et une meilleure mise en valeur du cours de la Fontaine de Bouzic


La Mairie de Bouzic souhaite aménager le cours de la Fontaine de Bouzic en collaboration avec le Syndicat Céou-Germaine pour :

  • - empêcher les crues de la Fontaine de causer des inondations dans l’Espace Jean-Pierre Valéry et dans le bourg ;
  • - insérer son cours historiquement artificiel au sein de la Nature pour un ensemble harmonieux des points de vue naturel et humain ;
  • - mettre en valeur cette petite rivière tant pour les habitants que pour les touristes en améliorant son côté esthétique et didactique.
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Les pistes actuellement identifiées sont les suivantes :

A. Prévention inondation


- Il existe un point d’inflexion juste en amont de la petite halle : en amont la rivière coule entre les talus plus haut que sa plaine alluviale, en aval elle coule plus bas (Figs. 30, 31, 32).

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Figure 30 Possession (en blanc) de la Mairie le long de la Fontaine et les deux zones au statut différent vis-à-vis des inondations
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Figure 31 Sorties d’eau vers la plaine alluviale
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Figure 32 Retour de l’eau de la plaine alluviale vers le cours de la Fontaine juste avant la petite halle et les barbecues


Il serait donc envisageable de favoriser l’envahissement par l’eau de crue de la plaine alluviale en amont des halles et, juste avant ces dernières, de la faire rentrer dans son cours normal via un fossé (Fig. 30).
Un tel aménagement créerait un milieu partiellement humide naturel en amont qui absorberait une partie de l’eau de crue et préserverait les aménagements humains en aval ainsi que sur la rive gauche habitée qui serait ainsi également protégée. Le fossé serait soit simplement aménagé par exemple avec une grille pour le côté pratique soit, associé à un mur, pourrait participer à un aménagement encore plus convivial de l’Espace Jean-Pierre Valéry.
La Mairie a comme atout de posséder une grande partie de la rive droite du cours de la Fontaine (Fig. 30).


- Le bief et ses vannes appartiennent à une personne privée. Une coopération plus formelle pour la manœuvre des vannes afin de les ouvrir et de les fermer de la manière la plus adéquate en fonction du débit de la rivière, pourrait être utile.

B. Aménagement du cours de la Fontaine au sein de la Nature


- Les tufs forment des petites barres qui sont un atout important des rivières karstiques. Ils résultent de la précipitation du calcaire au sortir des exsurgences et forment de petits barrages naturels qui permettent de conserver de petits volumes d’eau plus profonds sous la forme de petits bassins à l’étiage et ils ralentissent l’écoulement de l’eau lors des crues (Fig. 33).

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Figure 33 Le rôle majeur des tufs (Plaquette du Parc des Causses du Quercy)


Ils sont très importants pour la faune et la flore. Le Géoparc des Causses du Quercy a publié une petite brochure très utile sur le sujet. Il y est rappelé que le tuf offre des zones de caches, d’abris, de reproduction pour la faune aquatique, que la flore s’y développe et même parfois des espèces de mousses rares à l’échelle nationale. Globalement, les barres de tufs rendent nos rivières plus attractives et plus belles (Fig. 33).

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Livret sur les tufs du Géoparc des Causses du Quercy


Jusqu’à présent, considérés comme participant aux inondations, ils ont toujours été détruits. Avec un aménagement tel que décrit ci-dessus, ils seraient maintenus et deviendraient de gros atouts.


- Réintroduire les écrevisses à pattes blanches (les écrevisses locales) permettrait de se rapprocher du biotope ancien, nécessaire à leur vie. Le fait que le cours de la Fontaine est isolé du Céou par un dénivelé (cascade ; Fig. 9) les préserveraient de l’espèce invasive, l’écrevisse américaine. Ces écrevisses demandent une eau froide, non polluée, claire et vive. La Fontaine autrement dit. Une telle réintroduction participerait au maintien des espèces patrimoniales menacées de disparition.


- D’autres aménagements concernant en particulier la végétation et favoriser une faune adaptée seront envisagés.

C. Aménagement esthétique et didactique

  • - Mettre en valeur le cheminement initié par la Goutte d’Eau.
  • - Aménager d’une manière plus naturelle et plus conviviale le site de l’œil de la Fontaine et du lavoir et y présenter d’une manière plus complète cette belle exsurgence karstique, le remarquable Trou du Vent, la géologie jurassique, l’importance jusqu’il y a peu du lavoir pour les Bouzicois et la problématique de l’eau potable, depuis la source et depuis le forage profond. Il faudra considérer avec attention les effets de l’aménagement de l’œil. Des spéléologues ont observé que le coffrage de béton actuel stoppe la migration des galets, qui sont précieux pour la biodiversité du ruisseau, mais ce qui a également comme effet pernicieux le comblement progressif du conduit karstique immergé avec des conséquences peu prévisibles mais forcément négatives. Etudier ce sujet serait important.
  • - Mettre en valeur et expliquer le cours artificiel de la Fontaine, en rappeler l’histoire et le lien potentiel avec le nom même de Bouzic, mettre en lumière les aménagements permettant les dérivations, qu’elles soient toujours utilisées (lavoir, centre bourg) ou non.
  • - Aménager le cours inférieur de la Fontaine en y insérant harmonieusement le terrain de pétanque, la zone parking, la future aire de jeux ainsi que le bief et ses vannes (privé).

    Tout ce qui est écrit dans ce chapitre est préliminaire et sera revu à la lumière d’une part de l’avis de Bouzicois et d’autre part des compétences du Syndicat des bassins versants du Céou et de la Germaine.

    Ce syndicat qui a pour but l’étude, la restauration et l’entretien des milieux aquatiques des bassins versants du Céou et de la Germaine, a comme membres 50 communes, dont Bouzic, appartenant à 4 Communautés de communes et à 2 départements. Il s’étend de Montfaucon à Castelnaud-la-Chapelle (Céou) et de Gourdon à Groléjac (Germaine).

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