Amour, foires et pâtés 3 (suite)
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L’an de grâce 1636.
La scène se passe un Dimanche de Janvier dans une ruelle tortueuse de Sarlat à 7 heures du soir.
- Une ruelle de Sarlat au Moyen-Age
- "Dormez en paix, bonnes gens"
La nuit est tombée depuis longtemps et seulement quelques torchères éclairent le Présidial et la place du marché.
- Le Présidial
Depuis les fenêtres à meneaux, quelques pots de chambres déversent leur pipi sur les pavés déjà jonchés d’épluchures de légumes et autres immondices. C’est l’heure où les gentils hommes et les gentes dames rentrent chez eux pour préparer la soupe et faire chabrol. Mais c’est aussi l’heure où les brigands se tapissent dans l’ombre, une dague sous leur manteau, prêt à détrousser les bourgeois.
Les gardes du cardinal patrouillent dans la vieille ville en criant « Dormez en paix, bonnes gens ».
Parfois un habitant ouvre sa fenêtre et leur demande poliment : « Pouvez-vous me réveiller demain matin à 6h30 ? ». Le service de réveil à domicile est en effet gratuit et organisé par les Consuls de Sarlat.
Soudain débouchent de la rue des Consuls, 4 gaillards passablement émêchés, qui tiennent chacun une gourde de vin de Domme à la main et qui chantent la danse des canards (gras).
Tous sont coiffés d’un large chapeau à plumes et sur leurs pourpoints est brodée la croix des mousquetaires du roi. Ce sont les fameux « trois mousquetaires »
- Les trois mousquetaires
- Tous pour un, un pour tous et le reste pour nous
Le plus enrobé d’entre eux, Claude Portos, s’exclame alors :
« Et si on portait le tourain à ma sœur : elle habite pas loin à Bouzic, au relais des Champs, le Fouquet’s de Bouzic ».
Le plus élégant d’entre eux, apparemment le chef, un certain Valéry D’Artagnan, lui rétorque :
« T’es pas un peu c.. ! Ils ont un pitboul. C’est lui qui va nous transformer en tourain. T’as pas une meilleure idée ? »
Le troisième, Bernard Mérinos, ancien éleveur de moutons, intervient alors
:
« Et si on allait prendre un bain de minuit dans le Céou ».
Le quatrième, ancien enfant de chœur surnommé Loulou Aramis, s’exclame :
« Se baigner dans le Céou un 18 janvier ! Vous êtes fou ! L’an prochain peut-être ? Il paraît que l’échevin de Bouzic va installer le chauffage dans le Céou. On pourra se baigner à La Fontaine au bout des Jardins de Messire Manant ».
- Messire Manant
- En maillot jaune
Bernard Mérinos dit en zigzaguant et en s’accrochant à son épée :
« Il est un peu tard pour aller aux étangs du Riol.
Mais diantre, qui vois-je poindre au bout de la ruelle ? Sont-ce des gardes du Cardinal. Nos ennemis ! Si on se faisait, (hic !) chacun une petite broche de gardettes, pardon, une petite brochette de gardes ?(hic !) On les vendra ensuite à la ferme de Vialard »
- La ferme de Vialard
- Céline, coucou ! Te voilà préposé aux brochettes.
Et tous de reprendre :
« Ventrebleu, c’est une bonne idée. Et n’oublions pas notre serment : tous pour un, un pour tous, et le reste pour nous ! ».
Et les trois mousquetaires ( qui en fait étaient quatre) se ruèrent sur les gardes du cardinal qui étaient en train de coller des affiches : « Votez pour le cardinal de Richelieu » et « Allez l’O.M ».
- Le cardinal de Richelieu
- En fait ils étaient trois comme les trois mousquetaires. Le quatrième (point) cardinal a perdu le Nord
Valéry D’Artagnan sortit le premier sa rapière et grâce à sa botte secrète, toucha un premier garde entre les deux yeux. La rapierre tournoya à nouveau, vola prestement vers un deuxième adversaire, dessina un huit et vint frapper le garde au milieu du front. Trois autres gardes furent ensuite embrochés.
Pendant ce temps Claude Portos cassait des canettes de Kronenbourg sur le tête de tout ce qui passait à sa portée. Bernard Mérinos vitriolait les gardes avec son élixir 44. Loulou Aramis bénissait ceux qui tombaient d’un coup de goupillon asséné derrière les oreilles.
En cinq minutes, il ne restait plus un seul garde debout.
Claude Portos s’adressa à Valéry D’Artagnan :
« Comment as-tu pu toucher à chaque fois ton adversaire entre les deux yeux ».
Valéry D’Artagnan :
« C’est grâce à ma fameuse botte secrète. Je la tiens d’un vieux capitaine de mousquetaires, le fameux Hercule Poirot. C’est la botte de Poirot. »
« Une botte comme ça, ça s’arrose » dit le mousquetaire Mérinos. Venez, on va chez Jeanine, la moustiquaire, Je veux dire la femme du mousquetaire ! Et puis, il y a là-bas Constance Bonacieux, la fiancée de D’Artagnan »
- Constance Bonacieux, propriétaire de la Tour du Puy
« D’accord mais alors c’est ma tournée » s’exclama Valery D’Artagnan qui avait beaucoup tourné dans sa vie !
« On pourrait prendre un taxi pour rentrer » dit l’un des quatre compagnons.
Les trois mousquetaires, et le quatrième qui faisait partie des trois (c’est la faute à Alexandre Dumas qui n’a jamais compris que 4 = 3 + 1), hélèrent une chaise à porteurs (modèle familial à 4 portes et hayon à l’arrière) à la station de taxis en face du relais de postes.
Le chauffeur :
« C’est pour où, M’ssieurs-Dames ; je préfère vous avertir ; je mets le compteur au tarif de nuit et je vous fais payer le retour ».
- Taxi du XVIIe
- Attention radar : vitesse limitée à 4 km/heure
D’Artagnan : « Conduisez-nous à Bouzic à l’auberge Mathen. L’aubergiste est appétissante ».
Le chauffeur : « Bouzic, c’est pas la porte à côté. Pour couvrir les six lieues en chaise à porteur, il va falloir six heures ; ça va vous coûter 10 pistoles en tout ».
Valéry D’Artagnan répondit sèchement :
« Trêve de bavardage, manant, voici 20 pistoles et arranges-toi pour nous y mener en 4 heures sinon la Michèle et l’Andréa vont me faire ma fête et ma botte secrète ne pourra rien contre elles hélas ! ».
Claude Portos s’effondra au fond de la chaise et dit à ses camarades : « Ne me dérangez pas pendant le voyage ; je vais faire une heure soixante de sieste » (c’est l’expression favorite de Claude Portos) .
Aramis en profita pour chuchoter à D’Artagnan : « Au fait, j’ai reçu un recommandé de l’espionne Milady Millediou. Elle veut te voir rapidement ».
D’Artagnan :
« Oui elle m’a demandé d’aller la chercher demain à 14 heures au Château des Milandes. Elle a intercepté les bijoux que le Duc de Buckingham a offert à la reine Anne D’Autriche dont il est amoureux.
- Anne D’Autriche
- Oui, Anne d’Autriche portait des lunettes.
Milady veut publier la nouvelle dans le « Canard enchaîné », le « Monde » et dans l’Essor Sarladais dans la chronique des béatitudes du croquant. Et puis Millediou, je n’ai pas le temps d’aller chercher Milady à 14 heures. »
- Le Duc de Buckingham
- Il me rappelle quelqu’un de Campagnac !
- Ane d’Autriche
- C’est une chanson tyrolienne la la la i¨hou Que l’on danse le soir à Vienne La la la ï hou La la la hi han
D’Artagnan de mauvaise humeur hausse le ton :
« Et puis demain, c’est l’ouverture de la pêche."
Ce mot de pêche réveilla Claude Portos (certains disent que c’est au moment où la chaise passa sur le ralentisseur de Castelnau) qui s’écria :
« Euréka, j’ai trouvé une méthode de pêche ! Je sais très bien nager, enfin disons que je flotte tout seul. Je vais demander au ferrailleur-forgeron de La Franquie de me fabriquer un masque en fer avec deux ouvertures pour les yeux, une autre ouverture à hauteur de la bouche prolongée par un long tube pour respirer. On pourra braconner dans le Céou et varier nos menus parce que le cochon, le canard et la mique, y’en a ras le bol ».
Le ferrailleur-forgeron de La Franquie confectionna avec soin un masque en fer et un tuyau en acier et on mit à l’eau le Portos avec deux gros bidons remplis de Ricard et attachés de part et d’autre de son ventre pour faire flotteur. Les pêches furent abondantes et les étangs du Riol virent leur chiffre d’affaires baisser rapidement. Jusqu’au jour où avertis par une lettre anonyme, les gardes du Cardinal cueillirent le braconnier et l’envoyèrent à La Bastille où il finit ses jours et ses mots croisés.
- Le masque de fer est...bouzicois
Pour comble de malheur, il perdit un jour pendant son goûter la clé du cadenas de son masque et il dut porter à vie son masque.
Vous l’avez compris, chers lecteurs, amateurs de l’histoire de France, je viens de vous révéler aujourd’hui la véritable identité du masque de fer. C’était l’ancêtre de Claude Monteil et Claude Monteil va comprendre aujourd’hui à quoi servait la petite clé qui est pendue au troisième clou à partir de la gauche dans la cuisine en entrant.
- La clé du cadenas du masque de fer
- Oui, je sais, c’est un peu gros mais le cadenas est gros aussi.
Quant aux autres autres mousquetaires, ils sont à l’origine de l’intermarché producteur de Bouzic : les Mousquetaires
Cet intermarché producteur connaîtra un grand succès dès la révolution française comme on peut le voir dans la figure suivante. Mais cela est une autre histoire qui constituera le 4e épisode de cette grande fresque"
- Bande-annonce du prochain épisode
- L’intermarché de Bouzic